Au yémen : la vie au compte-gouttes
L'eau courante est depuis longtemps un mirage au Yémen, et pas seulement dans ses déserts et ses montagnes arides. De tous les fléaux qui pèsent sur ce pays, le plus défavorisé de la péninsule Arabique, du mouvement sécessionniste du Sud à la rébellion armée du Nord, en passant par la présence d'Al-Qaida, qui focalise l'attention de l'Occident, la pénurie en eau constitue sans doute le péril le moins visible, mais le plus insidieux et potentiellement le plus destructeur. Il menace la plus grande partie de la population, qui est aussi la plus pauvre.
Le partage d'une ressource de plus en plus disputée risque d'alimenter à l'avenir une série de guerres de l'eau opposant les campagnes aux villes, ou les régions les plus arrosées aux plus sèches. Un Yéménite dispose en moyenne de 120 m3 d'eau par an pour pourvoir à tous ses usages, contre 1 500 m3 pour la moyenne mondiale. Un chiffre déjà très faible, qui pourrait être divisé par deux d'ici à 2025.
"C'est simple, explique Ramon Scoble, un Néo-Zélandais qui travaille avec les autorités yéménites pour une meilleure