Audio viselle
Le plus souvent, quand nous sommes mis au pied du mur pour justifier nos propres opinions, nous nous en tirons par une porte de sortie évasive : de toute façon, la beauté, c’est « subjectif ». A chacun son opinion, ce qui revient à dire que l'on ne peut s'entendre sur rien. Si vous n'aimez pas les épinards, n'en dégoûtez pas les autres, pour vous c'est mauvais, pour un autre c'est bon. En matière de beauté, c'est la même chose. Une fois coincé dans le relativisme subjectif, nous n'avons plus rien à dire.
Difficile de surmonter ce dictat écrasant. Que l’appréhension de la beauté soit subjective, cela, personne n’en doute ; mais ce n'est pas la question. Ce qui fait problème, c’est bien plutôt de savoir ce qui peut bien donner lieu à cette expérience qu’est l’expérience de la beauté. Y a-t-il des conditions nécessaires, universelles pour que l’expérience de la beauté se manifeste en nous ? La beauté tient-elle à l’objet, ou est-elle seulement dans l’esprit de celui qui contemple ? La beauté est-elle dans le regard ou dans la chose