Azerty
Italie : le pari de Mario Monti
Céline Antonin
Département analyse et prévision
près un premier semestre plutôt encourageant et un acquis de croissance de 0,5 %, l’Italie est entrée en récession fin 2011, avec deux trimestres consécutifs de baisse du PIB. La baisse a été particulièrement marquée au dernier trimestre, avec une chute du PIB de 0,7 %, l’une des plus mauvaises performances de la zone. Le recul du PIB au troisième trimestre était resté contenu, la contribution positive du commerce extérieur ayant permis de limiter l’effet négatif du fort déstockage (contribution de -0,7 point à la croissance) et de la baisse de la demande interne (contribution négative de -0,5 point). Au dernier trimestre, en revanche, la baisse considérable des importations (-2,5 %) n’a pas permis de compenser la baisse de la consommation privée et publique, et surtout n’a pas réussi à enrayer la chute de la FBCF. Cette situation s’explique surtout par le fort resserrement budgétaire et la remontée du coût de financement pour les entreprises et les particuliers. L’arrivée au pouvoir de Mario Monti, dont l’objectif explicite est l’assainissement des finances publiques et le renforcement de la compétitivité italienne, semble avoir rassuré les marchés et les investisseurs. Pourtant, le défi est de taille. En réduisant le déficit à marche forcée avec un troisième plan d’austérité voté en urgence en 2011, l’Italie devrait connaître une année 2012 difficile, avec une contraction du PIB de 1,7 %. Autant les réformes structurelles initiées par le gouvernement Monti (notamment le plan Cresci Italia, voir infra) pour restructurer les secteurs les moins compétitifs et libéraliser le marché du travail vont dans le bon sens, autant la purge des finances publiques, en période de récession, pourrait affaiblir une Italie déjà convalescente. Du côté des ménages, après une forte hausse du revenu disponible brut réel au deuxième trimestre 2011 (+3,6 %), ce dernier a baissé au deuxième