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RESISTANCE DE L’ŒUVRE ET INTERTEXTUALITE De L’Enfant de la haute mer de Jules Supervielle à L’enfant Océan de Jean-Claude Mourlevat
Christian Donadille IUFM Nord – Pas-de-Calais
Parmi les moyens dont dispose le lecteur soucieux d’entrer dans la littérarité d’un texte de fiction, l’intertextualité qui, par définition, fonde la compréhension du texte sur sa relation avec d’autres textes – antérieurs ou contemporains, du même auteur ou d’auteurs différents – paraît non seulement susceptible d’apporter des compléments décisifs d’informations pour éclairer un texte étudié avec les élèves, mais semble également propre à favoriser de la façon la plus pertinente, puisque légitimée par les liens qu’elle tisse entre les écrits, la construction de réseaux d’œuvres, par le rapprochement de textes dont la proximité des contenus ne serait pas de prime abord évidente pour le lecteur. Ce procédé répond donc à l’impératif – relevé dans les instructions destinées aux professeurs – de multiplication et de diversification des sources d’accès au texte littéraire pour les élèves, tout en leur permettant d’acquérir le double réflexe de l’exploration et de l’exploitation d’un bagage culturel multiforme grâce auquel l’inattendu, l’incongru, l’hétéroclite peuvent devenir source d’intuition, de clarification, de compréhension et donc d’éveil au sens. S’y associera le plaisir de comparer, de pointer les similitudes autant que les divergences d’orientation des contenus qui confèrent à chaque texte sa personnalité et fondent l’originalité d’une création, tout en favorisant la considération, propre à stimuler les activités de classe, que l’imitation d’un modèle, comme exercice d’écriture dès lors légitimé, peut être tout aussi honorable et productif qu’une création ex nihilo qui, quoi qu’il en soit, n’en sera jamais tout à fait une.
Enfin, il apparaît que l’intertextualité offre une porte privilégiée d’accès, non seulement au contenu « caché »