L’Eloge de la Folie
Essai d’Erasme, 1511

Introduction

Au XVIe siècle, les penseurs de la Renaissance, appelés aussi humanistes, tentent de définir le monde dans lequel ils vivent. La place de l’Homme dans l’univers et dans la société est un thème récurrent de leurs œuvres. Erasme, auteur néerlandais de la Renaissance, propose dans L’Eloge de la Folie, édité en 1511, une réflexion sur l’exercice du pouvoir. Cet extrait titré du chapitre LV propose un aspect de cette réflexion : quelles sont les dérives engendrées par la condition du Prince ? Nous nous intéresseront tout d’abord au portrait qu’Erasme présente des princes, puis nous verrons leur place selon la règle.
Commentaire

I – Erasme montre 2 portraits différents du Prince 1- Jouisseur
Le narrateur est ‘la folie’ prosopopée (procédé stylistique qui fait parler quelqu’un qui est absent ou ayant aucune caractéristique animale). Autre perceptive : critique sans censure, ni interdiction. C’est avec une apparence de récit distrayant qu’apparaissent ces portraits : prince jouisseur qui s’adonne au plaisir + peinture faite.
Cette attitude est présentée par la Folie comme étant de son fait l.13 « par ma faveur ». Les manières du Prince sont faites de manière respective grâce à des gradations et énumérations qui mettent en valeur les différents loisirs que vivent les Princes de la Renaissance « que d’eux-mêmes et ne laissent venir jusqu’à leur oreille que… » et le « si » qui indique une condition l.17 « s’ils chassent assidûment, s’ils entretiennent de bons chevaux, s’ils vendent à leur profit magistratures, et dignités, s’ils inventent… » Ils mettent en valeur la variété des plaisirs des Princes. On observe aussi le vocabulaire mélioratif : l.16 « agréable » l.18 « bons » l.19 « profit ».
L’usage du présent de l’indicatif à une valeur de description Prince dont rôle est d’être diverti. Il n’est que question de plaisir avec surenchère qui commence par « ne s’occupe que d’eux-mêmes » état de fait,