Banques islamiques au maroc en 2012
Alors que le PJD prend les commandes fin 2011, toutes les parties, jadis réticentes, s’y convertissent. Bank Al-Maghrib, le CDVM et le ministère des Finances découvrent les bienfaits des produits islamiques. Le mot n’est plus tabou.
Ce n’est pas un hasard si Abelilah Benkirane tient particulièrement au portefeuille des Finances. Ce n’est pas non plus un hasard s’il s’est empressé de recevoir le top management de la Qatar International Islamic Bank avant même la formation de son équipe gouvernementale.
C’est que le dossier relatif à la finance islamique tient particulièrement à cœur au PJD. Un modèle déjà défendu lorsqu’il était dans l’opposition. Au point que ses élus avaient planché, dès 2001, sur trois moutures d’un projet de loi ad hoc. Aujourd’hui, tous les ingrédients semblent réunis, tant sur le plan national qu’international, pour permettre une véritable éclosion de la finance islamique au Maroc.
Force est de constater que, jusque-là, ni les autorités monétaires ni les banques ne s’étaient montrées réceptives, et ce, même après le feu vert donné par Bank Al-Maghrib (BAM)en 2007. « Avant 2006, c’est l’absence de volonté politique qui a freiné l’émergence de ces produits. En 2007, Bank Al-Maghrib, via une simple note de recommandation, a autorisé les banques locales à commercialiser les trois produits Ijara, Mourabaha et Moucharaqa », rappelle Ali Alami Idrissi, associé fondateur du cabinet Optima Finance Consulting.
Depuis, aucun réel engouement n’a pourtant été relevé. En réalité, le lancement de cette nouvelle offre a été raté, faute d’une communication ciblée et d’une formation de la force commerciale des banques, et en l’absence d’un dispositif fiscal incitatif.
Malgré ce ratage, l’encours global relatif aux produits « alternatifs » a atteint 900 millions de dirhams à fin 2010, et ce en l’espace de trois ans. « Ce n’est pas énorme, mais cela dénote l’existence d’une demande latente. »
Reste qu’à fin 2011, BAM