Bataille de crécy
Le 26 août, l'armée française débouche de la route d’Abbeville en désordre et le roi Philippe VI ne parvient pas à faire appliquer son ordre de reporter le combat au lendemain.
Les premiers escadrons reçoivent l'ordre de Philippe VI et s'arrêtent à temps. Et c'est alors que la bataille tourne à la confusion. Les escadrons suivants voient les autres soldats stoppés, et, s'enthousiasmant, ils se mettent à crier et à accélérer la cadence pour arriver les premiers devant les Anglais. Personne n'entend les ordres répétés du roi de France, et les soldats à l'arrêt sont entraînés par les autres dans une sorte de folie générale. Philippe VI lui-même, gagné par la contagion de démence, pointe son épée en l'air et hurle : "Je vois mon ennemi, et par mon âme, je veux l'affronter !".
Philippe VI envoie alors les arbalétriers génois entamer le combat mais leurs armes ont souffert de la pluie : les cordes en cheveux sont humides et perdent de leur puissance, donc les arbalétriers perdent de leur précision (alors qu'une corde en chanvre gagne en dureté lorsqu'elle est mouillée). Les Génois sont épuisés par leur marche avec cette arme lourde alors que les archers gallois n'avaient qu'à détendre leurs arcs. De plus, ils ne tirent qu’à une cadence de 4 coups par minute, et enfin, la précipitation de la bataille les envoie démunis de leurs pavois, qui sont leur seule protection, restés dans les bagages en arrière.
Malgré une idée très répandue, les canons ou autres bombardes ne furent pas employés à Crécy. En effet, les seules mentions de ces armes sont faites par le florentin Giovanni Villani, qui rapporte ces événements quelques mois plus tard dans sa Nuova Cronica. Ainsi, dit-il, "le roi d'Angleterre disposa ses très nombreux archers qui sur les charriots, qui en dessous, armés de bombardes qui tiraient des petites balles de fer avec du feu (XIII 67). Lesquelles bombardes, continue l'auteur, "produisaient un tel boucan que l'on aurait dit que Dieu lui-même