Baudelaire affirme que le rire est "causé par la vue du malheur d'autrui". partagez-vous cette opinion?
Baudelaire affirme que le rire est "causé par la vue du malheur d'autrui". Partagez-vous cette opinion?
Rire est un phénomène socio-culturel. Le fait de rire ensemble va renforcer la cohésion d'un groupe. Rire peut justement permettre à une personne de s'identifier à un groupe.
Le rire est une démarche, un moyen d’expression qui, comme tous les autres, peut être humanisant ou déshumanisant. Comme disait Jules Renard : "les malheurs des autres nous sont indifférents, à moins qu'ils ne nous fassent plaisir". Rire est une intention qui anime celui qui fait usage de l’humour, avec les risques d’erreurs, de maladresse, de mauvaises interprétations qu’il comporte. Mais peut-on rire de tout? S'il apparaît que l'auteur Charles Baudelaire défende cette thèse, nous verrons que l'humour doit avoir certaines limites.
Selon Henri Bergson: "le rire est proprement humain et l'homme rit de l'homme, ce qui nous différencie des animaux". Il nous arrive fréquemment de rire "gratuitement" des défauts de l'homme pour prouver notre supériorité, sans pour autant se servir du comique pour mettre à mal une personne, la blaiser. Il faut savoir être raisonnable. Aujourd'hui, avec l'expansion d'Internet, nous trouvons de plus en plus d'articles humoristiques, de groupes de rieurs. A nous, ensuite, de savoir prendre de la distance. Prenons l'exemple du site www.viedemerde.fr sur lequel des inconnus décrivent leurs anecdotes (dont la véracité est parfois douteuse) qui nous font sourire voire rire. Nous allons volontairement chercher à rire du malheur des autres. Mais ce malheur d'autrui est volontairement exposé par les personnes concernées. Chaque partie est alors d'accord pour rire du malheur de l'autre. Bergson parle "du mécanique plaqué sur du vivant" comme grands ressort du comique. On aime rire des tics de l'autre, de la manière qu'il a de se tenir, de marcher. On bifurque dans le grotesque, dans le comique de caractère ou de gestes. Les clowns