Bio Marcel Proust
Ecrivain français. Après divers exercices littéraires subtiles et un récit autobiographique qui ne sera publié que longtemps après sa mort, Jean Sauteuil, il entreprit un grand roman dont les diverses parties forment A la recherche du temps perdu. Dans cette œuvre, la réflexion sur la littérature et la création artistique fait partie de la fiction et de l’acte narratif même, nourrit d’une pénétration psychologique admirable. Genèse fragmentée, structure exigeante, écriture sans fin, roman impossible. Mais infatigables desseins. La vie de Proust se trouve dans ses cahiers, éclats de textes, confusions des genres littéraires, récritures incessantes. Tout ce qu’il sentait, souffrait, voyait y aboutit un jour. Proust est un reclus, obsessionnel et magnifique, pour qui la seule réalité (choix et nécessité psychologique) est : le livre. Enfant fragile et chétif, excessivement timoré et attaché à sa mère, Proust souffre très tôt de crises d’asthme qui le contraignent à des périodes de repos. De sa réclusion naîtra un besoin compulsif de rassembler ses impressions, se déverser dans les mots. Il s’engage dans une œuvre qui le dévore incessamment et l’entraîne dans une lutte impossible et inégale avec le temps destructeur, vecteur de l’angoisse et la mélancolie créatrices, et matière même de l’écriture. Son style s’incarne dans ses phrases-fleuves, pour lui imprononçables ; elles s’étirent sur des lignes entières glissant de la description à l’essai critique, au dialogue, au jaillissement fortuit d’impressions. Proust écrit au-delà de son être même, des phrases qui l’épuisent à bout de souffle, le conduisent jusqu’où ses poumons d’asthmatique ne le mèneraient jamais seuls, sans cette littérature à bout de nerfs qui détaille une vie d’excès et la vitre qui en sépare. Le livre étant « le produit d’un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices ». Entre un père médecin qui écrit des ouvrages sur ses