Biographie rosso fiorentino
On ne sait rien concernant les premières années de formation de Giovan Battista di Jacopo, surnommé le Rosso à cause de la teinte de ses cheveux. Du même âge que le Pontormo, il avait un caractère très différent : bavard, affable, de physique avenant, aimant la philosophie et la musique. Il fut l’un des créateurs de la “manière” florentine avec le Pontormo et d’autres artistes qui avaient étudié les cartons de Michel-Ange et de Léonard de Vinci, pour les deux “Batailles” du palais de la Seigneurie. Avec une force égale à celle de Pontormo, le Rosso affirme des choix très différents. L’étrangeté recherchée est obtenue par la violence, la virulence même avec laquelle l’image joue avec les formes ou les thèmes proposés. Le peintre semble tout faire pour “déranger” : la “Déposition” de 1521 est devenue un spectacle d’acrobatie exécutée par des pantins symétriques et caricaturaux ; la géométrie abstraite et – éventuellement – tragique de la croix et des échelles est contredite par la gesticulation outrée jusqu’à l’absurde et du dérisoire. Ici, la contradiction s’introduit dans le sentiment religieux : la robe de sainte Madeleine est abstraitement découpée et c’est arbitrairement irréaliste l’élan du geste que la jette aux pieds de Marie ; le Rosso a poussé jusqu’à l’absurde le goût volumétrique d’Andrea del Sarto. Le paradoxe sape ici l’émotion ; mais, dans le saint Jean, il devient un appel direct au spectateur et lui imposer l’image du désespoir ; cette invention – qui inverse le rapport habituel du saint à la Croix -aura une postérité notable au Cinquecento.
Déposition de Croix, détail, 1521, Rosso Fiorentino, (Volterra, Museo Civico)
D’après les sources, en 1512, le Rosso réalisa avec le Pontormo la prédelle (perdue) de l’”Annonciation” peinte par Andrea del Sarto pour l’église San Gallo (actuellement Florence, Galerie palatine). Toujours dans la lignée d’Andrea, avec le Pontormo et Franciabigio, le Rosso