Bivalence
(se dit d’un état qui a une double signification, qui offre deux possibilités)
Témoignage :
« La personne est incapable de parler, et ne peut donc pas dire clairement si elle comprend lorsque je m’adresse à elle. Il lui arrive parfois de proférer des sons inarticulés et incohérents durant des heures.
Elle n'a que peu conscience des personnes, des lieux et du temps. Elle réagit cependant à l'énoncé de son propre prénom.
Il y a maintenant plusieurs mois que je m'occupe d'elle, mais elle montre toujours une totale indifférence à son aspect physique et ne fait aucun effort pour aider aux soins que je lui prodigue.
Je dois la laver, l'habiller, lui donner à manger. Il faut lui écraser ou lui mixer ses aliments. Elle bave sans arrêt de sorte que, devant, sa chemise est presque toujours humide ou sale.
Elle ne peut pas marcher.
Ses heures de sommeil sont totalement irrégulières. Elle s'éveille souvent au milieu de la nuit et réveille son entourage par ses cris.
La plupart du temps elle est gentille, calme et de bonne humeur, mais plusieurs fois par jour, elle s'agite sans cause apparente, se met à pleurer et ne cesse de crier que si quelqu’un reste auprès d’elle et la rassure. »
Quels sentiments éprouveriez-vous à vous occuper de cette personne ?
Quels sont les mots qui décriraient le plus justement votre ressenti : lourd ? triste ? bientraitant ? désespérant ? déprimant ? bienveillant ? pénible ? décourageant ? utile ? usant ? palliatif ? éthique ?
n.b. : Toute ressemblance avec un résident / une résidente du Centre Bellevue serait purement fortuite
Lorsque les professionnels présents ont longuement débattu sur les sentiments personnels qu’un tel accompagnement leur inspire, je leur présente la photo de ma fille de 8 mois, puisque c’est elle dont il s’agit dans le témoignage.
Je leur précise que j'ai grand plaisir à soigner cette personne et n’importe qui peut en avoir autant que moi
Pourquoi est-il donc tellement