Brutal koncholandais
On raconte des tas d'histoires sur le Brutal de Julot, comment on le distille dans les marais selon d'anciennes recettes transmises tant bien que mal de père en fils depuis des générations et des générations. Rien n'est vrai pour ce qui est des rats, des têtes de serpent ou de la grenaille de plomb. La légende du kochon crevé : fadaises. On peut oublier toutes les variations sur l'histoire des fruits de Tchernobyl, de la pièce en cuivre et du sabbat avec les femmes nues un soir de pleine lune, quoique... Hummm. En revanche, celle qui recommande de ne pas mettre le Brutal en contact avec le métal est parfaitement authentique : le zinc du comptoir mousse sous quelques gouttes et l'industrie lourde se sert de Brutal édulcoré pour désoxyder ses pièces de métal trop corrodées. On raconte même que c'est après avoir lu la recette gardée jalousement secrète et cachée de tous, qu'un modeste apothicaire du Nouveau Monde au 19e siècle, fit fortune en vendant son célèbre nettoyant tout usage à une firme de boissons gazeuses. Mais on dit tellement de choses...
Je vais vous révéler le secret de la fabrication du Brutal tel qu'il m'a été transmis par mes aïeux : paix à leurs âmes ! je dis leurs âmes parce que les corps, eux, sont encore très bien conservés : les bactéries meurent au contact de toute matière imbibée de Brutal, alors imaginez ce que ça donne pour un kockolandais élevé avec dés le biberon ?!!
1. PREPARATION
Il existe deux grandes façons de distiller un alcool : en une seule passe ou en deux passes. c'est à dire que la première passe permet d'obtenir un produit (la pissedâne) qui sera ensuite remis en chauffe pour obtenir la boisson définitive (appelé la bonne chauffe). Cela n'est pas vrai pour le Brutal. Après la seconde passe, la bonne chauffe est agrémentée de divers alcools de distillation, cette procédure est ensuite suivie d'une troisième et ultime distillation (appelée la casse-tête) et enfin