Capital scolaire
Thierry Klein - publié le 04.12.2008, 19h11
L'AUTEUR
Thierry KLEIN,
Directeur, Speechi
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Plus les moyens de l'Education Nationale diminuent, plus on met en valeur les investissements dans les technologies de l'information. Mais encore faut-il les utiliser dans le bon sens.
Je me dois de vous préciser tout d'abord que "Capital scolaire" est une expression employée par Bourdieu qui n'a rien à voir avec le sens économique du mot "Capital". "Capital scolaire" signifie plutôt "qualité scolaire", ce terme prenant en compte la qualité de l'enseignement et la qualité, le niveau des élèves.
"Perte du capital scolaire" n'est donc qu'une façon un peu pompeuse de parler de la baisse du niveau général. J'emploie ces termes parce que ce sont ceux de Bourdieu et qu'il a inspiré ma réflexion (si je n'étais pas aussi modeste, je vous dirais que j'ai eu des précurseurs).
Les TICE nous sont présentées comme l'avenir, la panacée, le symbole de l'enseignement de demain, les technologies qui créeront des emplois, qui éveilleront nos enfants (je m'arrête là, les lieux communs me manquent). Mais dans une certaine mesure, elles sont avant tout le symptôme de la dégradation de la qualité scolaire.
C'est une situation que je rencontre assez fréquemment. Quelques exemples:
- Eric Delcroix écrit sur son blog pourquoi il a refusé d'inscrire sa fille dans une classe pupitre. Pour résumer en une ligne: il y a vu du matériel flambant neuf avec rien derrière. Pas de support, pas de suivi, pas de compétence, pas de réflexion éducative. Tout ce matériel (coûteux en capital, à défaut d'apporter du capital scolaire)