Carnets de naufrage : le développement intensif d'Alexandre
Quel mot. C’était l’accusation fatale, cette litanie de quatre syllabes, le leitmotiv, le mantra, l’alibi fuyant ; c’était le goudron dans lequel Marlène avait englué ma colère. « Tu t’es désinvesti », elle brandissait ce blâme comme une saloperie d’immunité diplomatique […] » (Vigneault, 2001 : 3,3).C’est Marlène qui a porté le premier coup et qui a blessé Alexandre ; il apprend donc petit à petit à composer à nouveau avec la vie, ainsi que le prouvent divers passages : « Attablé devant mon journal, je sentais mes miettes se réorganiser » (Vigneault, 2001 : 1,4) ; « Pour la première fois depuis un mois, j’étais presque léger. Mes angoisses ne s’étaient en rien estompées, mais elles semblaient me donner un répit […] » (Vigneault, 2001 : 1,2). Alexandre est non seulement blessé par les mots de Marlène lui disant qu’elle veut le quitter, mais il ressent également de la colère envers elle due à une accumulation de divers problèmes. Alexandre et son ami Éric ont …afficher plus de contenu…
Les émotions déséquilibrées qu’il ressent tout au long du roman démontrent son instabilité et cela nous est confirmé par sa recherche pour un soulagement profond à travers ses conquêtes amoureuses infructueuses, sa fuite et sa quête identitaire. L’histoire d’Alexandre ressemble curieusement à la vie des jeunes d’aujourd’hui souvent aux prises avec la souffrance, la douleur, et qui sont prêts à tout, y compris la fuite, pour retrouver l’équilibre et guérir leur difficulté d’aimer. C’est un récit pertinent pour plusieurs jeunes de nos jours qui pourraient s’imaginer dans la peau d’Alexandre ; les émotions ressenties par le narrateur ne sont pas étrangères pour plusieurs lecteurs. Carnets de naufrage est une histoire capable de nous donner une belle leçon de courage,