Caucase et asie centrale-la guerre pour le controle du rimland
Since the end of the Cold War, the Caucasus and Central Asia have been at the centre of a New Great Game. The article presents the policy of the different great powers in the region and the geostrategical and geoeconomical interests they defend.
Introduction
Seule région au monde où interviennent pratiquement toutes les puissances nucléaires avérées, l'Asie centrale (et en moindre mesure le Caucase) connaît aujourd’hui un intérêt géopolitique sans précédent : la présence de plus en plus intense des Etats-Unis a entraîné une réaction russe, suivie elle-même d'une infiltration chinoise, japonaise et indienne. Aussi bien l’Asie centrale que le Caucase sont composés de pays qui primo sont marqués par une grande diversité ethnique, culturelle et linguistique, qui secundo sont touchés par une certaine instabilité1, qui tertio, sont encerclés par des grandes puissances (Chine, Iran, Russie, Pakistan, Inde) et qui enfin, appartiennent à cette catégorie de pays instables, susceptibles de permuter facilement d’orbite, c’est-à-dire intégrer ou abandonner un système de réseaux politiques, économiques, culturels et géopolitiques.
La géopolitique comme point de départ
Chaque pays a tendance à se considérer comme le centre d’un système et même si la réalité est différente, c’est cette perception, cette représentation qui structure les comportements géopolitiques. Contrairement à l’Europe, les États-Unis se caractérisent par une géopolitique de l’insularité. Leur situation privilégiée oriente, par conséquent, leur rapport au monde vers un problème de projection et d’environnement global. Il n’est donc pas étonnant que l’école anglosaxonne de la maîtrise des mers n’ait cessé d’inspirer les Américains dans leur conception du monde depuis le début du XIXe siècle. Trois géopoliticiens marquent principalement ce courant : les Américains Alfred Thayer Mahan (1840-1914) et Nicholas Spykman (1893-1943) et