Chaperon rouge
Jacob et Wilhelm Grimm
Ce conte a été transcrit par Jacob et Wilhem Grimm, linguistes et collecteurs de contes traditionnels, dans Contes des Enfants et du Foyer (Kinder- und Hausmärche -Berlin 1812). La traduction que nous avons choisie est celle de Charles Deulin, à consulter sur http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Petit_Chaperon_rouge_(Grimm_-_Deulin). Pour une lecture plus aisée, nous avons quelque peu modifié la mise en forme du texte et quelques termes ou expressions.
Mais pourquoi, comme nous le ferons pour d’autres contes, vous proposer la version des frères Grimm et non celle de Charles Perrault? La version des frères Grimm est plus fidèle au conte original et plus riche de sens. Perrault propose une version « littéraire » de ce conte, adaptée à son public – autocensurée pourrait-on dire parfois –, la société aristocratique sous Louis XIV, public qui aurait pu s’offusquer de certaines scènes. Chez Perrault, Le Petit Chaperon rouge est devenu un conte de mise en garde avec une morale explicite à la fin. Toute la subtilité du conte s’évapore au profit d’allusions directes, ne laissant plus de place à l’imaginaire du lecteur ou de l’auditeur. Mais pourquoi ne pas lire la version de Perrault après celle de Grimm et vous forger une opinion ?
Il y avait une fois une bonne petite fille, aimée de tous ceux qui la voyaient, mais surtout de sa grand-mère, qui ne savait rien lui refuser. Celle-ci lui fit présent d’un petit chaperon (1) de velours rouge, et, comme il lui allait très bien, et qu’elle ne s’habillait plus autrement, on l’appela le petit Chaperon rouge.
Un jour sa mère lui dit :
– Viens, petit Chaperon, voici un morceau de gâteau et une bouteille de vin, porte-les à ta mère-grand ; elle est faible et malade, cela lui fera du bien. Mets-toi en route avant qu’il ne fasse trop chaud et, quand tu y seras, va bien gentiment ton chemin sans courir à droite et à gauche ; autrement tu tomberais, la bouteille se casserait et