CHAPITRE 6
Plan :
Introduction : L’organisation comme ensemble de capacités de faire
1/ Le paradigme de l’organisation apprenante 2/ La théorie des capacités : un glossaire 3/ La capacité d’apprendre
Introduction : L’organisation comme ensemble de capacités de faire Un point de ralliement des vues contemporaines des économistes et des gestionnaires est le fait de considérer l’organisation comme un ensemble de capacités de faire (« capabilities »). On définit l’organisation à partir de sa frontière technologique, en privilégiant les aspects immatériels. Cette frontière sépare ce dont l’organisation possède les capacités de faire, et ce dont elle ne les possède pas. On pourra distinguer les savoirs, qui peuvent être tacites et non codifiables, ou explicites et codifiables, des compétences, qui ont la propriété de s’accumuler et de contribuer à la réputation de l’organisation. Pour saisir une opportunité, l’important est d’avoir la capacité de faire, qui se distingue de savoirs que l’on peut acquérir par de la formation, et d’une réputation qui se construit dans le temps. L’organisation est lieu de stockage de ces savoirs, capacités, compétences et aussi un lieu d’apprentissage, en quelque le revenu induit par ces stocks. Les préoccupations des gestionnaires pour le développement de la théorie de l’organisation apprenante (la terminologie a été introduite par Chris Argyris) ont été tout à fait différentes de celles qui ont présidé à la mise en place de la théorie des capacités par les économistes. La théorie des capacités a été introduite par Amartya Sen, prix Nobel d’économie en 1998, à partir de préoccupations théoriques (une réflexion sur l’incompatibilité de l’expression en termes de droits et le critère de Pareto) et pratiques (ses travaux sur les famines ont introduit d’abord l’idée de « droits d’accès » (« entitlements »), première théorie qu’il a révisé pour donner la théorie des capacités).
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