Charlemagne
Monarque guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes successives, en particulier par la lente mais violente soumission des Saxons païens (772-804). Souverain réformateur, soucieux d'orthodoxie religieuse et de culture, il protège les arts et les lettres et est à l'origine, dans son vaste empire, du brillant mouvement ultérieurement qualifié de renaissance carolingienne.
Son œuvre politique immédiate ne lui survit pas longtemps. L'empire est partagé entre ses trois petits-fils dès le traité de Verdun en 843. Le morcellement féodal des siècles suivants, puis la division de l'Europe en États-Nations rivaux condamnent à l'impuissance ceux qui tentent explicitement de restaurer l'empire universel de Charlemagne, en particulier les souverains du Saint-Empire romain germanique, d'Otton Ier en 962 à Charles Quint au xvie siècle, ou encore Napoléon Ier, hanté par l'exemple du plus éminent des Carolingiens2.
Pourtant, Charlemagne peut être considéré comme le « Père de l'Europe » avant l’heure3,4,5, pour avoir assuré le regroupement d'une partie notable de l'Europe occidentale, et posé les principes de gouvernement dont ont hérité les grands États