Charles baudelaire et les fleurs du mal
Fils d’un disciple des philosophes du XVIIIe siècle et amateur de la peinture, Charles Baudelaire, né à Paris en 1821, a la douleur de perdre son père en 1827 et de voir sa mère se remarier, l’année suivante, avec le commandant Aupick, futur sénateur sous l’Empire, auquel il vouera une haine féroce. En pension à Lyon et au lycée Louis-le-Grand à Paris, il éprouve un sentiment de révolte contre sa destinée. Après son baccalauréat, Baudelaire fréquente la bohème littéraire du Quartier latin. Pour le détourner de la carrière littéraire à laquelle il aspire, sa famille le fait embarquer en 1841 sur un navire pour l’Inde mais il ne dépassera pas l’Ile-Maurice ; ce voyage lui fait découvrir l’exotisme. De retour à Paris, il réclame l’héritage de son père, qu’il dissipe en quelques années de vie de bohème menée luxueusement au nom d’un idéal de dandysme. Outrée de sa prodigalité, sa famille décide de ne plus lui verser qu’une faible rente mensuelle. Le travail littéraire devient une nécessité pour vivre. Pour subvenir à ses besoins, Baudelaire devient critique d’art. Il accède à la notoriété en rédigeant le Salon de 1845 et le Salon de 1846. Il s’éprend de la musique de Wagner et traduit les œuvres de Poe de 1854 à 1857. Cette même année, paraît le recueil complet des Fleurs du Mal. Composé de 150 poèmes regroupés en six sections, ce recueil est le fruit de vingt ans de travail. À sa sortie, il est jugé scandaleux et interdit de publication. Il ne sortira vraiment qu’en 1861. Les poèmes les plus célèbres sont « Parfum exotique », « L’Invitation au voyage » et « Correspondances ».
Baudelaire continue à écrire des poèmes, publie des articles, rédige des notes pour ses journaux intimes. Il entreprend aussi un essai sur la drogue (Les Paradis artificiels) et commence à écrire les premières pièces des Petits Poèmes en prose (1868, posthume). En 1864, il s’installe à Bruxelles où il donne des conférences mais, victime d’une