Charlotte Delbo, par Violaine Gelly et Paul Gradvohl

L’interview commence, mercredi dernier, à 18h30 avec une lecture de certains passages d’œuvres de Charlotte Delbo, notamment un texte sur la gare d’Auschwitz et quelques poèmes, lus par les élèves de l’option théâtre du Lycée des Pontonniers. Ces textes, saisissants, sont une introduction qui nous immerge dès le début dans la vie impressionnante de Delbo.
Violaine Gelly nous explique comment elle a fait la rencontre de Delbo : chose, surprenante, demandant à une collègue ayant perdu un enfant, comment faisait-elle pour continuer à vivre, celle-ci, en réponse, lui offrit la trilogie de Charlotte Delbo : Auschwitz. Ce fut alors une véritable révélation pour Gelly, qui tout de suite s’intéresse à cette femme et décide de rédiger une biographie. Ont suivi plus de dix ans de recherches sur Delbo, avec l’aide de Paul Gradvohl, pour retrouver et rencontrer des témoins ou des gens ayant connu l’écrivain concentrationnaire ainsi que beaucou p de travail dans les archives pour en savoir un peu plus sur cette femme. Nous sommes sidérés devant autant de travail, simplement pour la rédaction d’un livre.
Nous vient alors une question, pourquoi Gelly s’est-elle tant intéressée à Delbo ? Elle nous répond que ce qui lui plait énormément chez cette femme, c’est que, comme Gelly l’a dit, « Delbo parle pour tout le monde », ce n’est absolument pas une héroïne et il s’agit de la seule femme qui a écrit sur les camps de concentration. Un point assez étonnant est que Delbo est beaucoup plus lue aux Etats-Unis qu’en France.

Plongeons nous maintenant dans la vie de Charlotte Delbo.
Charlotte Delbo n’est pas une grande intellectuelle et n’a seulement fait que de courtes études de sténodactylographie. Elle rencontre Georges Dudach, qui deviendra son mari, un homme très engagé politiquement dans le communiste, et elle décide de s’inscrire dans les « Jeunesses communistes ». A la suite d’une interview de Louis Jouvet, grand