Chercher le vent
La mal-aimée réforme de l'éducation, qui a fait couler beaucoup d'encre au cours de la dernière décennie, visait justement à contrer le décrochage scolaire. Puisque le décrochage a toujours été davantage une «affaire de gars», la réforme avait pour but, entre autres, d'augmenter la réussite des garçons à l'école. Or 10 ans plus tard, force est de constater que les écarts en gars et filles sont toujours aussi grands en matière de diplomation.
Or quand on demande à des profs, des directeurs d'école ou des experts quelles sont les solutions à mettre en place, plusieurs reprennent des éléments de la réforme. Pédagogie par projets, expériences en classe, apprentissages plus concrets, etc. Sommes-nous de retour à la case départ?
Les partisans de la réforme affirment que le renouveau pédagogique a été démantelé morceau par morceau au cours des dernières années. Ses détracteurs, au contraire, saluent un juste retour à l'équilibre. D'autres, plus nuancés, estiment que la réforme a été implantée trop brusquement.
«Le problème avec la réforme, c'est que ça s'est fait de façon trop précipitée», affirme Gérald Charron, qui compte plus de 20 ans d'expérience comme enseignant au primaire. «Moi-même, je n'étais pas prêt à faire de la pédagogie par projets. Au début, ça faisait peur et plusieurs sont passés à côté à cause de ça», explique-t-il.
Aujourd'hui, M. Charron s'est toutefois converti aux vertus des projets pédagogiques. Cette année, il a développé plusieurs activités autour du thème de l'eau et il jongle avec la possibilité de faire la même chose avec l'arbre, cet automne.
«Les gars aiment ça, faire des expériences, ces projets