Ciblage
Depuis la république sociale de 1946, les principes de solidarité et d’égalité sont devenues les bases des politiques sociales. Jusqu’à présent, il n’était pas fait de différence de traitement entre les individus, afin d’approcher l’objectif d’égalité. Les prestations sociales étaient, et le sont encore pour certaines, universelles et sans modulation.
Cependant, dans la situation actuelle, la France s’interroge sur l’efficacité de ce système et l’éventuelle possibilité d’évoluer vers un concept portant sur plus d’équité. Pour comprendre cette remise en question, il est tout d’abord nécessaire de connaitre certaines notions.
En effet, il ne s’agit pas ici de s’étendre sur les principes d’égalité et de solidarité, déjà appliqués, mais de s’intéresser au ciblage des prestations et la recherche de la justice sociale. Ainsi, c’est John Rawls qui approfondit cette idée de moduler et d’orienter les prestations en orientation des plus démunis afin de réduire les inégalités, mais aussi de diminuer les dépenses publiques. La justice sociale peut être rattachée au principe de l’égalité des chances. En d’autres termes, un élément, une action ou une situation est injuste à partir du moment où elle n’est pas (ou plus) acceptée par la majorité de la société. Elle constitue un objectif, qui a défaut d’être atteint, peut être approché.
A présent, il est légitime de se demander si le ciblage des prestations sociales permet de réduire les inégalités, et par conséquent de se rapprocher de la justice sociale ? Cette modulation ne comporte-t-elle que des avantages pour la société ?
Pour répondre à cette problématique, il est nécessaire d’étudier, d’une part, les conséquences de l’application de cette seule politique de ciblage, et d’autre part, ses possibilités de se rapprocher de l’équité.
I - Du ciblage à l’accroissement des inégalités sociales.
Le débat entre universalité