Cinema
Début de siècle incertain et angoisse de l'avenir obligent, la littérature de science-fiction a le vent en poupe. Les collections se multiplient, tant pour les adultes que pour les jeunes, les lecteurs (re)décou¬vrent le genre par le biais du cinéma, des jeux vidéo, de la BD. Mais pour la plupart, la science-fiction c'est encore "des histoires de fusées et de petits hommes verts". Or désormais, la SF a les pieds sur terre et les yeux braqués sur le quotidien.
Il est vrai que, si l'on se fie aux récents succès cinématographiques - Independence Day, le Cinquième Élément, Mars Attacks, la Guerre des Étoiles... - la SF semble toujours raconter les mêmes sempiternelles histoires d'extraterrestres qui envahissent la Terre ou d'aventures galactiques à bord de vaisseaux gigantesques. Or, à part quelques "ovnis" qui réhabilitent le genre - Blade Runner, Brazil, l'Armée des Douze Singes, Total Recall, Strange Days... - le cinéma de SF a près d'un demi-siècle de retard sur la littérature, au point de vue scénario s'entend. Donc, malgré sa popularité, il ne peut être pris comme référent d'un genre en évolution constante, et constamment branché sur la réalité.
En effet - et ce n'est pas le moindre de ses paradoxes - la science-fiction est avant tout une littérature du réel, du présent, dont le propos, camouflé en " voyez ce qui nous attend " est généralement de dire " voyez dans quel monde nous vivons ". Et la finalité de l'écrivain de SF, qui se définit volontiers comme "explorateur du futur", est de traquer les germes de ce futur - ou d'un futur potentiel - dans le présent, toutes les composantes du présent : scientifiques et techniques sans doute, mais aussi sociales, humaines, historiques, ethniques, morales.
L'évidence de cette affirmation transparaîtra aisément à travers un bref historique du genre.
SF, fantastique, fantasy : trois branches de l'arbre imaginaire
Mais tout d'abord, permettez-moi