Je me demande combien de temps encore ces images vont rester nettes, limpides, avant de se déformer, puis de se brouiller, puis de s'effacer ; avant que je ne les oublie. J'aimerais les serrer contre moi, comme on serre contre soi un corps aimé, de toutes ses forces, pour le retenir. Mais je sais bien que l’on ne retient rien de son passé, il s'échappe lentement, chaque jour davantage, et on ne choisit pas ce qu'on en garde.

« Quand nous sommes petits, nous aimons penser que nous savons tout mais en même temps nous ne voulons surtout pas en savoir trop. Ce que nous voulons vraiment c'est que les adultes fassent du monde un endroit sûr, où les rêves deviennent réalités, où les promesses ne sont jamais rompues et lorsque nous sommes petits, nous n'avons pas l'impression que c'est trop demander. »

J'ai beau essayer de ne pas me préoccuper du temps qui passe, tenter de ne pas compter les secondes, de ne pas avoir peur du changement, des gens qui partent sans se retourner, des chemins qui se séparent, rien à faire. Le temps m'angoisse, j'essaye de le retenir comme j'essaye d'attraper de l'air entre mes doigts.

J'aime écouter les gens parler de l'organisation de leurs vacances, d'un voyage. J'aime quand il s'agit seulement de quelques jours, deux ou trois. On a l'impression qu'enfin les jours ont une importance, qu'ils se détachent, qu'ils ont chacun leur identité, qu'ils sont précieux. Chaque moment est unique, chaque minute est un cadeau. Le temps s'écoule, les secondes se glissent entre les sourires, le soleil, les rires, les larmes, la ville, les pas, les visites. Tout est enfin vécu comme il le faut. Et même si tout passe tellement vite, il reste des photos, des souvenirs, des odeurs, des images, des émotions, pour toujours. Parce que les minutes se détachent, ont un nom, chaque minute est un souvenir... ♥

Usez et abusez des sourires. Pleurez, riez, ressentez plus que votre cœur ne vous le permet. Aimez les gens comme si ils