Citoyennete Numerique
Alors même qu’on observe depuis quelques années une certaine désaffection à l’égard de la participation politique, l’internet est souvent présenté comme le vecteur possible d’un renouveau de la citoyenneté. Il offre en effet des sources d’information extrêmement abondantes et d’un accès très facile, permet la création de forums de discussions politiques, facilite les mobilisations militantes, rend théoriquement possible une plus grande participation des électeurs à l’élaboration des lois…
Pour autant, plusieurs analystes tempèrent pareil optimisme, soulignant la sur-représentation de certaines catégories sociales dans les forums, les limites du dialogue qu’ils suscitent, ou encore les dangers pour le système représentatif d’une participation « à chaud » des électeurs.
Thierry Vedel insiste sur la complexité des relations entre la citoyenneté et l’information – la surabondance de celle-ci n’est pas le gage d’un plus grand intérêt pour la chose publique –, et il s’interroge sur les risques d’une consumérisation du politique. Si les promesses de l’internet paraissent à divers égards fondées, il est illusoire d’attendre d’un changement technique une transformation automatique de l’exercice de la citoyenneté.
C. F.
ans les démocraties contemporaines, divers signes attestent aujourd’hui un malaise politique : tendance à la montée de l’abstention électorale et renforcement des votes protestataires, déclin du militantisme et des formes classiques de l’engagement civique, renforcement des attitudes de défiance à l’égard des politiciens dont l’intégrité et la capacité à agir sur la société sont mises en doute. Si la grande majorité des citoyens reste attachée au principe de la démocratie, une partie d’entre eux exprime une attente pour des systèmes politiques plus participatifs associant davantage les citoyens aux processus de décision.
Au delà des difficultés que rencontre la démocratie