Claude roy : "certains esprits refusent le roman, ils y voient une amusette, un gaspillage de force. ils trouvent la vie ou l'histoire plus riche en histoires, la science plus excitante, et que la philosophie donne mieux à penser".
Le Roman est un récit en prose, assez long, d'aventures fictives, mettant en scène des personnages présentés comme vrais, évoluant dans une époque, un lieu, un milieu, donnés comme réveils.
Donc premier problème : le rapport au réel
Dans un roman, tout est fictif mais donné pour réel : tout roman est un leurre. Comparé à des traités d'histoire, de sociologie, de philosophie, de sciences, qui, eux étudient la réalité, la vraie, il ne fait pas de sérieux, il fait "amusette"parce qu'il nous ment. Les personnages sont des "êtres de papier", ils n'existent pas. Et même si le romancier met en scène un personnage reel, il est obligé d'inventer ses pensées, ses réactions.
L'auteur du roman, même s'il s'inspire de la vie doit opérer un choix dans le réel, il ne peut tout dire ni tout décrire, il doit simplifier : le roman est donc beaucoup moins riche que la vie. Même chose pour l'histoire : un livres d'histoire présente toutes les époques, tous les pays, il peut présenter une vision à peu près synthétique du passé. Un roman, même historique, ne présente qu'une époque, et ce n'est souvent qu'une toile de fond à l'action qui occupe le premier plan.
La réalité est plus "excitante". La science ouvre à l'homme le progrès, l'espoir : c'est l'aventure du réel, le romancier, même avec l'imagination la plus débridée, ne peut lui proposer que l'aventure fictive.
Deuxième problème : le sérieux de la réflexion. "La philosophie donne mieux à penser"; elle réfléchit sur l'homme et le monde, observé et généralise, pose des questions et tire des lois, elle cherche à être rationnelle et objective. Le romancier s'appuie sur une fiction, donc est moins crédible, et sur des personnages, donc des particularités : il arrivera moins vite à des conclusion pertinentes.
Le roman est souvent ouvert à la fantaisie, au comique.
Le roman parfois déconnecté du réel : le lecteur est plongé dans son univers fictif et oublie la