Septembre 39, je me prénomme Jean Souche, résidant au quartier Velpeau. Je viens de terminer mon apprentissage en typographie et je suis embauché dans la grande imprimerie Mame. Je travaille à 16 ans car le petit salaire de ma mère ne suffit pas pour subvenir aux besoins de notre famille, mon père étant mobilisé à la guerre sur la ligne Maginot. Ma mère, n’ayant pas d’obligations militaires doit tout de même pourvoir seule aux soins de mes sœurs et moi, aux affaires courantes de la famille et assumer de nouvelles épreuves en attendant le retour de mon père.
Nous entrons dans une période qualifiée de « Drôle de guerre » à partir du 3 septembre 1939. Suite à l’invasion de la Pologne, lorsque la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne. C’est une guerre passive, les armées sont prêtes mais elles restent sur la défensive. Il n’y a donc aucune bataille : de rares accrochages entre les soldats peuvent survenir.
De notre coté, à Tours, nous vivons presque normalement mais cette guerre entraine des rumeurs souvent infondées et beaucoup de slogans sont colportés. Ma famille participe à des exercices de simulation de bombardements accompagnée de restrictions d’éclairage de nuit dans la ville. Par précaution, la municipalité a fait enlever les vitraux de la cathédrale afin de les transférer dans un abri sur. Il en est de même pour le musée du Louvre qui a mis beaucoup de ses œuvres d’art en sureté dans la ville. Des restrictions alimentaires commencent à apparaitre sous forme de tickets de rationnements.
Le gouvernement nous donne des messages rassurants mais cela nous parait bien dérisoire à la vue des familles évacuées des régions menacées du Nord et de l’Est arrivées dans la ville logées par le gouvernement, répartis dans des logements d’accueil.
Mon père me donne régulièrement de ses nouvelles par courrier. Il nous dit notamment qu’il est confiant dans la ligne Maginot réputée imprenable. Ma mère est quelques peu inquiète mais il est préférable de ne