S’il est possible, à travers une étude historique des genres classiques de la tragédie et de la comédie, de revenir à leurs origines antiques, l’héritage classique de genres considérés comme irréguliers paraît difficilement retraçable. En effet, certaines formes du théâtre édifiant comme les moralités ou le genre populaire de la farce ne doivent pas leur naissance à des modèles antiques mais trouvent leurs origines dans les besoins représentatifs de leur époque. En contre-exemple, la commedia dell’arte, même si irrégulière, semble puiser sa source de l’atellane latine. Toutefois, est-elle véritablement une simple suite évolutive d’une forme classique ? Ne doit-elle pas une partie de sa fécondité à des théâtres socialement moins nobles et réprouvés, ou à des manifestations populaires ? Il semble conséquemment qu’à un héritage classique, viennent s’adjoindre de nombreuses formes de représentations issues du Moyen-Âge. Par contre, la commedia dell’arte ne pourrait être réduite à un amalgame de caractéristiques puisées ici et là. Elle prend corps d’une façon unique qui sera analysée subséquemment de ses origines, à travers les traces écrites des canevas. Selon un cheminement historique, l’atellane s’illustre comme la première source, apparemment l’unique, constitutive de la comédie improvisée. Une description de cet art spectaculaire latin en fait du moins une parente indiscutable :
« Les quatre personnages qui la composaient étaient masqués. Il s’agissait de types immuables : Maccus (le glouton), Bucco (le bavard imbécile), Pappus (le vieux gâteux) et Dossennus (le bossu malicieux). Elle reposait sur un canevas (tricae) mais laissait une large place à l’improvisation. »
Sans être transposition exacte, les quatre types de l’atellane font inévitablement écho à ceux, plus nombreux toutefois, de la comédie improvisée italienne. La pérennité d’un canevas laissant place à l’improvisation semble également familière. Par contre, l’atellane a connue une évolution au