Belle du seigneur est le 3e volet d'une série de 4 livres écrits par Albert Cohen et publié en 1968, en plein milieu du mouvement littéraire de l'absurde. C'est un extrait de texte qui porte sur la séduction : c'est une déclaration. C'est un texte ironique et comique à la fois qui a pour but de dénoncer l'image péjorative des femmes au XXe siècle. Il nous présente Solal, un homme occupant un poste important dans la Société des Nations en train de séduire une jeune femme, Ariane, qui l'a ébloui lors d'une soirée. Dans un premier temps nous verrons en quoi ce texte montre tous les clichés de la séduction, et, dans un second temps que Albert Cohen dénonce cette séduction, qui lui semble absurde.

I) Une représentation peu originale de la séduction

1) La séduction ridiculisée

Dans Belle du seigneur, la séduction est constamment montrée de manière péjorative. L'auteur utilise tous les clichés possibles pour ridiculiser la séduction (yeux comparés à des « ouvertures sur le divin » ou « voix violoncellante »). Il pousse même l'audace jusqu'à utiliser le champ lexical de la séduction (« déclaration, chaleur de voix, ouverture sur le divin, beau, lilas ») pour amplifier la démolition de la séduction romantique qu'il compare à «sa» vision de la séduction.
Par ailleurs la femme est montrée dans une position caricaturale : elle soupire (du genre martyre), elle est émue, a systématiquement les narines et la bouche ouverte, prête a tout gober

2) Une constante dévalorisation de la femme

Les Femmes, dans le texte d'Albert Cohen, ne sont pas mises en valeur. Au contraire, elles sont toutes comparées implicitement à des gourdes sans cervelles qui se laissent séduire par le premier venu qui lui fait croire qu'elles sont « la seule et l'unique », ou qu'elles sont « odeur de lilas ». On remarquera l'abondance de clichés misogynes (elles sont comparées à de la nourriture : « cuite », « sauce », « mure », « manger ») ainsi que de quelques figures de style (l.7 :