Commentaire comparatiste à propos de salomé
Nous sommes ici devant un poème de Oscar-Vladislas de Lubitsch Milosz, intitulé Salomé, publié en 1899 dans le recueil Poème des Décadences. Comme son titre l'indique, le poème reprend le mythe de Salomé: d'origine biblique, ce dernier contait l'histoire d'une jeune fille manipulée par sa mère (Hérodiade) qui vint danser devant le Tétrarque Hérode pour lui demander la tête de Saint Jean-Baptiste en retour. Le roi, viscéralement touché par la danse de la vierge et tenu par la promesse qu'il lui avait faite, fut contraint d'accepter. La puissance de cet épisode, qui laisse dans le texte original une place très limitée au personnage «principal», est expliquée par l'identité particulière qu'on a prête à Salomé dans la suite des évènements: les poètes, peintres et autres artistes n'ont cessé de reconstruire le mythe autour de cette figure centrale, qu'on associera, entre autres, à l'hystérie, la nymphomanie, la cruauté et la beauté. Salomé deviendra au cours des siècles un personnage synonyme de femme fatale, couverte de bijoux, suivie par la mort, obsédée par ses envies, incontrôlable, source à la fois de peur et de fascination pour l'homme, plus encore pour le poète. On trouve, après l'évangile et l'ère du moyen-âge -ou la figure de Salomé était utilisée à des fins d'édifications, montrée comme la pècheresse punie (Wikipédia)-, deux périodes de reprise du mythe : la première au 15ème siècle, dans le cercle fermé des peintres Allemands (Memling) et Italiens (Le Titien). La seconde au 19ème, où le personnage est à la fois peint (Gustave Moreau et l'apparition, 1876), joué au au théâtre (Salomé d'Oscar Wilde, 1893), dessiné (Beardsley et Alastair) ou encore mis en prose, en vers ( Flaubert, Mallarmé Laforgue et Leiris) En l'occurrence, le titre Poème des décadences replace directement cette œuvre dans son contexte. Le décadantisme est une «mouvement» littéraire sans figue de proue ni théorie