Commentaire comparé chevrol benkeddach
Mme Chevrol contre France
L’intégration en droit interne français des normes internationales par la Constitution du 4 Octobre 1958 a considérablement élargi le bloc de légalité qui s’impose à l’administration. Les normes conventionnelles telle la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales (CESDH de 1950) ont alors acquis une place importante en droit interne. En effet, l’art 55 de la constitution donne une valeur supérieure aux traités ou conventions sur les lois et pose le principe de réciprocité. Ainsi, les arrêts du Conseil d’Etat du 9 avril 1999 Mme Chevrol et de la Cour Européenne des Droit de l’Homme ( CEDH) du 13 Février 2003 Chevrol contre France portent au travers d’une même affaire, sur l’applicabilité des traités, mais aussi sur le pouvoir du juge administratif quant à l’appréciation de la réciprocité.
En effet, dans l’arrêt du CE réuni en assemblée (arrêt donc important), en l’espèce Mme Chevrol de nationalité française est diplômée en Algérie en tant que médecin depuis 1969. En vertu de l’art 5 de la déclaration gouvernementale du 19 mars 1962, les diplômes obtenus en Algérie dans les mêmes conditions françaises précisées, sont valables en France (et vice et versa). Elle demande alors son inscription au tableau de l’ordre des médecins français sur le fondement de cet article 5. Mais sa demande lui est refusée. Elle saisit alors le Ce d’un recours pour excès de pouvoir et demande l’annulation de la décision de refus, au moyen qu’elle violait l’art 5 suscité. Le juge administratif a donc dû statuer sur sa possibilité ou non d’apprécier la condition de réciprocité d’un traité (cf. art 55 de la constitution) pour juger son applicabilité. Le Conseil d’Etat ne fat pas droit à la demande de Mme Chevrol au motif qu’en vertu de l’art 55 de la Constitution, le juge administratif est incompétent pour apprécier la