La fable Les Deux Coqs est extraite du livre 7 des Fables de la fontaine, publié entre 1678 et 1679, lors de la fin de la guerre d’Hollande. Elle met en scène un affrontement entre deux coqs pour une poule. Le vainqueur, montrant trop sa victoire, se fait attraper par un vautour. Le vaincu regagne finalement la poule et l’admiration de la basse-cour. Cette rivalité s’inspire de la guerre de Troie. La fable nous livre la morale suivante : chanter victoire peut s’avérer dangereux, et mieux vaut parfois rester discret. Ce récit met en scène des animaux dans un registre burlesque. Le fabuliste du 17e siècle reste très proche d’Esope, fabuliste grec. La fontaine veut, à travers les animaux humanisés, faire la caricature des humains. C’est alors que la question se pose : qu’est-ce qui fait l’efficacité argumentative de ce récit ? Nous verrons dans un premier temps en quoi cette fable est une narration héroï-comique d’un combat de coqs, puis nous analyserons l’art d’interpeler le lecteur tout au long du récit.

I. Une Fable comique.
a) Combat entre coqs.
Des animaux communs, symbole de séduction et de combativité.
On se rappellera qu’être un coq, c’est se vanter d’avoir les femmes à ses pieds, être prétentieux. On ne peut oublier que La Fontaine joue du registre animal et humain, il y a personnification du coq : « pleura sa gloire et ses amours » (v.9), expression digne d’un héros de tragédie, qui rappelle le courage, or ici l’héros est juste un simple animal qui se bat pour choisir sa « poule ».
Le registre héroï-comique est bien présent, puisque même si le coq se donne des allures de héros, il suit juste son instinct animal: se battre pour obtenir la femelle, en ayant l’avantage sur l’autre, la bataille devient qu’une simple coquetterie.
II. Parodie de Troie.
b) Comparaison du combat de coqs à la guerre de Troie.
L’utilisation du champ lexical de la guerre : « guerre allumée », « querelle envenimée », « vainqueur » , « vaincu » , « gloire » , « défaite »