COMMENTAIRE COMPOSE
LES LECTURES D’EMMA AU COUVENT
1ère partie ; Chapitre VI
Introduction
La première partie du roman constitue un véritable prologue au cours duquel Flaubert nous décrit la psychologie de l’héroïne ; après l’épisode du mariage avec Charles, le récit détaille la désillusion d’Emma montrant son incapacité à accepter sa vie telle qu’elle est. Un retour en arrière sur son éducation au couvent permet de remonter aux origines de ce caractère. Dans ce passage, l’héroïne est initiée à la lecture des romans par la lingère du couvent et elle y découvre avec passion toute une imagerie sentimentale qui nourrit sa rêverie et modèle son imagination. Par ailleurs, Flaubert exprime son ironie à travers l’engouement pour les livres, ce qui laisse deviner sa propre méfiance envers la littérature romanesque.
1-Le portrait de la lingère
Roman d’une éducation, Madame Bovary décrit avec précision les influences subies par Emma dans le cadre quotidien du couvent ; ainsi c’est la fréquentation de la lingère qui donne à Emma le goût des romans. Ce passage s’ouvre sur un petit récit très simple, presque un conte de la vie ordinaire, dont le lecteur ne perçoit pas tout de suite le rapport avec l’éducation d’Emma : « il y avait au couvent une vieille fille » grâce à l’usage de l’imparfait, Flaubert résume une vie manquée faite de frustration et de déboires « famille ruinée sous la révolution » et suggère l’emploi du temps monotone d’un personnage familier, presque effacé, que l’on tolère au couvent en échange de menus travaux de couture.
Mais plusieurs détails du texte suggèrent petit à petit l’influence importante que celle-ci exerce sur les élèves « souvent les pensionnaires s’échappaient… » ; dans l’univers clos du couvent, elle est un lien avec le monde extérieur « elle vous apprenait les nouvelles… » ; l’emploi du « vous » généralise l’expérience d’Emma puisque le narrateur prend à témoin le lecteur de l’importance de la lingère. Personnage encore infantile, qui