PLAN :
I) Le récit d’une légende rhénane
A) C’est un conte
B) Le mythe de la Loreley revisité
C) Un poème-chanson

II) La Loreley – une femme légendaire et mythique
A) Une femme belle…
B) … aux pouvoirs surnaturels …
C) … mais qui, malgré cela est désespérée

Guillaume Apollinaire est une grande figure des renouveaux poétiques. Il retranscrit les bouleversements du monde dans ses poèmes. Son recueil Alcools publié en 1913 se situe entre tradition et renouvellement : il supprime toute ponctuation présente à travers son œuvre, les transformations rapides d’une époque, dans laquelle les images se télescopent. L’expérience de la guerre est aussi au cœur de Calligrammes, écrit en partie dans les tranchées et publié en 1918, où se mêlent lyrisme amoureux et images violentes. Mais Apollinaire est avant tout un poète lyrique, éternel passant de la vie, amoureux mélancolique et hanté par la fuite du temps. Ainsi, les figures féminines abondent dans ses poèmes, qu’elles soient tirées de la mythologie, de la vie ou de l’imagination du poète. « La Loreley » est un poème tiré de la section Rhénanes d’Alcools. Dans ce poème, Apollinaire reprend une légende allemande : celle de la Loreley (comme son nom l’indique), une sirène dont les pouvoirs maléfiques entraînent les bateliers vers la mort. Le poète narre ainsi à quelques nuances près son histoire tragique : sa malédiction, sa souffrance, sa condamnation et sa mort. Nous pouvons nous demander : « Comment Apollinaire revisite-il la légende rhénane de la Loreley, tout en gardant les différents aspects traditionnels de la sirène et en concédant ses perceptions des femmes ? » Nous verrons dans un premier temps, le récit d’une légende rhénane ; pour ensuite lever le voile sur les différentes facettes de la Loreley.

D’emblée, nous pouvons remarquer des caractéristiques propres au genre du conte. Le poème débute avec « il y avait » (v. 1) qui rappelle la formule traditionnelle « il était une fois ». De plus, le