Baudelaire est né en 1821 à Paris et est mort le 31 août 1867. Jeune homme, il fait un voyage à destination de Calcutta ; il s’arrête, cependant, dans les îles, refusant de continuer le voyage. On retrouvera dans de nombreux poèmes, dont la Chevelure, l’exotisme découvert à l’occasion de ce voyage. A son retour à Paris, il rencontre Jeanne Duval, une mulâtresse, qui inspirera notamment la création de ce poème, intitulé la Chevelure. Ce poème porte donc sur l’exotisme mais aussi la sensualité et le voyage. On peut le mettre en rapport avec Parfum exotique, qui aborde également le thème du voyage à travers la femme, mais aussi de Serpent qui danse et d’un Hémisphère dans une chevelure, copie en prose de La Chevelure. Publié pour la première fois dans la Revue française le 20 mai 1859, ce poème sera repris dans l’édition de 1861 des Fleurs du Mal. Dans l’édition définitive de 1868, ce poème est le numéro XXIII, placé dans la partie Spleen et Idéal du recueil. Comment la chevelure de la femme permet-elle au poète d’atteindre l’extase, un monde irréel, imaginaire et totalement subjectif, et devient le fil du souvenir ? Pour répondre à cette question, nous analyserons, dans une première partie, l’invitation au voyage. Ensuite, dans une seconde partie, nous étudierons l’extase. Et enfin, nous verrons le problème du souvenir à travers une interprétation néo-platonicienne, dans une dernière partie.

La Chevelure évoque une vision du poète, qui est en fait un voyage dans un monde irréel, parfait, supérieur. Le voyage est partièculièrement cher à Baudelaire, qui a lui-même voyagé dans les îles exotiques. C’est pourquoi, ce thème est repris dans de nombreux poèmes notamment dans La Vie antérieure, Parfum exotique, ou Le Voyage.
Dans ce poème, le thème du voyage est largement évoqué notamment dans les trois strophes centrales (str. III, IV et V), qui constituent une description de la vision. Cependant, dès les premiers vers, le poète invite le lecteur à l’évasion, avec