Commentaire composé : la dispute, marivaux (scènes 1 et 20)
I. Repérages
Première lecture
Thème : il s’agit de savoir qui, de l’homme ou de la femme, se révélera le plus infidèle par le biais d’une expérience. La scène 1 pose la question, elle l’introduit, ce qui est attendu dans une scène d’exposition, tandis que la scène 20 apporte une réponse à cette question. Le déroulement de la pièce correspond au déroulement de l’expérience (démarche prônée par les Lumières) : quatre individus (blancs), deux hommes et deux femmes ont été coupés du monde et ne se connaissent pas. Ils ont été élevés par deux personnes noires, un homme et une femme, afin de connaître un type d’altérité. Ainsi, les quatre jeunes gens pourront s’ouvrir à l’altérité amoureuse tout au long du déroulement de la pièce. Cette expérience permettra de mettre fin à la discussion, voire à la dispute. Il est à noter que le verbe « disputer » provient du latin « disputare » qui signifiait « discuter », avant de prendre le sens que nous connaissons aujourd’hui. Dans le cadre de cette pièce, le sens d’origine s’avère probablement le plus pertinent.
Genre et type de texte : il s’agit d’une pièce de théâtre, plus précisément d’une comédie. Le type de texte dominant est l’argumentation, car Hermiane a une thèse : selon elle, les hommes sont plus infidèles que les femmes.
Registre littéraire, tonalité : comique (à distinguer de comédie). Marivaux nous propose ici une expérience absurde afin de valider (ou d’invalider) la thèse d’Hermiane. Le vocabulaire utilisé est hyperbolique : « le plus sauvage, le plus solitaire, très curieux, perfidie horrible »… et parfois précieux : « par pure galanterie, l’aimable enfant… ». Le côté badin (qu’on a appelé le « marivaudage ») participe à forger le ton comique. Dans le déroulement de la pièce, on a d’autres types de comique : le comique de situation (les scènes de rencontre), comique de mots (la confrontation des mots avec ce qu’ils désignent), comique de