Commentaire de céline, voyage au bout de la nuit
Voyage au bout de la nuit est une biographie romancée de Céline. Ferdinand Bardamu, héros du roman et double de l’auteur, raconte sa vie, ses vagabondages : l’engagement dans l’armée en 1914 : « c’est le révélateur de la bêtise humaine ». Ensuite, il découvre l’Afrique coloniale : « révélateur de la veulerie humaine » ; s’ensuit le séjour en Amérique qui deviendra le « révélateur de la misère humaine au milieu de l’abondance ». Céline a aussi dénoncé la déshumanisation : le travail à la chaîne dans les usines, le capitalisme. À Paris, il évoque le monde des boutiquiers, la misère des employés minables qu’il soigne dans son cabinet médical.
Ses romans sont marqués par le mélange des niveaux de langue.
L’évocation de la peur * Présence de la nuit, elle est comparée à un monstre : « nuit énorme », « bouffait », « la langue », « elle contenait des volontés homicides énormes », etc. * La ponctuation (interrogations et exclamations) signale la peur. Les personnages sont dans le flou ; ce qui reste concret est la nuit. Ils sont troublés : on note la récurrence de la conjonction de subordination que qui permet d’éviter l’inversion du sujet → phrases très lourdes. * Les phrases courtes proférées par les protagonistes témoignent aussi de la peur ressentie. * L’impératif de la première phrase de notre extrait, qui est un ordre donné par les officiers, signale la peur et l’agressivité. * Les nombreuses répétitions lexicales (« nuit », « là », « route », « escadron », etc.) traduisent l’angoisse des soldats et un malaise certain : ils cherchent leurs mots, le dialogue initial semble contaminer la narration. * Le mélange des niveaux de langue (familier : « bouffer », « pépère » ; grossier : « gueulait », etc. ; soutenu : emploi du subjonctif imparfait (« sacrifiât »), « inertie », « trépas », « homicide ») montre que les soldats sont affectés et le lecteur est généralement surpris par ce contraste important dans les niveaux de