A l’époque moderne, l’homme ne peut suffire à sa propre existence sans un travail, nécessitant des connaissances techniques spécialisées, et ce, pour tous les domaines. Mais par conséquent peut-on se contenter d’avoir ces connaissances et rien de plus ? Car si des connaissances techniques sont essentielles, elles ne peuvent se suffire à elles-mêmes dans l’action, mais doivent au contraire être gouvernées par celui qui les possède et de là acquérir un sens. Seul l’esprit, la volonté peut choisir de diriger ces connaissances, se les approprier pour s’en servir, leur donnant ainsi une finalité.
Il convient alors de s’interroger sur la nécessité de la réflexion spirituelle de l’homme moderne vis-à-vis de ces techniques spécialisées, non suffisante par elle-même, pour tendre vers une connaissance objective qui conçoit et met en œuvre. Jaspers approfondit ainsi cet « être de l’homme », qui lui seul peut donner un sens aux connaissances acquises, permettant à l’être de prendre conscience de l’action et tendre vers son accomplissement. Les connaissances techniques spécialisés paraissent seules capables de gouverner dans un monde moderne, mais que représentent ces connaissances ? Si celles si sont nécessaires ont-elles pour autant leurs propres finalités ? Comment savoir si des connaissances aussi techniques soient-elles, sont employés correctement ? De plus s’il est vrai que les connaissances sont dépendantes de notre volonté pour être mises en place, on peut se demander ce qu’elles apportent à notre monde et à nous même ? Ces questions amenant plus particulièrement à s’interroger sur la réflexion de l’homme moderne vis-à-vis de techniques spécialisées. Comme Jaspers l’indique, les connaissances techniques spécialisées sont devenues une nécessité dans le monde moderne, sans exception, de l’entreprise au travail artisanal : un monde moderne implique de nouveaux progrès, de nouvelles demandes impliquant un très haut niveau de spécialisation, ce