Le seconde guerre mondiale (1939-1945) a été le terrain de nombreux drames et injustices. Nous pourrons en avoir un aperçu au travers d'une chanson de Georges Brassens (1921-1981), qui reste un artiste de référence, largement apprécié dans le monde francophone. Il mit en musique, en s'accompagnant simplement d'une guitare, plus d'une centaine de ses poèmes. Il est l'auteur de chansons populaires françaises comme « Les copains d'abord », «La mauvaise réputation ». Cette chanson « la Tondue » écrite en 1964-1965 heurte notamment les sensibilités des résistants de la seconde guerre mondiale. Il y parle des femmes qui ont eu des rapports intimes avec des soldats allemands de l'armée. Ces femmes se faisaient tondre par les épurateurs. Au nom du patriotisme et nationalisme excessifs, le délit d'adultère avec l'ennemi de la nation est sévèrement puni. L'auteur dénonce au travers de cette injustice faite aux femmes démunies la lâcheté des hommes, assortie de leur peur. Mais elle s'accompagnera aussi d'un esprit de révolte.

Pour la plupart des femmes qui ont eu des relations affectives avec des soldats allemands c'est l'histoire d'une France occupée dans laquelle des jeunes filles, par amour ou intérêt, franchissent des interdits et commettent le délit d'adultère avec l’ennemi de la nation. Dans sa chanson, Brassens veut faire passer un message en hommage aux femmes à qui il accorde le droit de choisir leurs actes, il veut nous montrer qu'avoir des rapports intimes avec l'un d'eux n'est pas un crime. Est-ce un crime patriotique que d'aimer une personne de nationalité étrangère, l'auteur ne le croit pas et n'adhère pas à cette idée-là. Il nous le montre en effet en disant « Comme de la patrie je ne mérite guère/ J'ai pas la croix d'honneur, j'ai pas la croix de guerre ». Il se place donc à distance d'un certain nationalisme et démontre plutôt son côté pacifiste. Dès le début de sa chanson, Brassens nous fait entrer dans le vif du sujet avec « La belle qui