Ecrivain et journaliste français du XIXème siècle, Octave Mirebeau est rattaché aux mouvements impressionnistes et expressionistes. Une de ses oeuvres la plus connue, "Le jardin des supplices", qu'il a publié en 1899 au plus fort de l'affaire Dreyfus, est une caricature grotesque des milieux politiques français de la Troisième république. L'extrait étudié ici, est l'icipit du "Le journal d'une femme de chambre", roman que Mirebeau a publié en 1900. Ce passage met en scène une présentation du cadre spacio-temporel et des personnages, ainsi que la précision d'un certains nombre de faits passés ou futurs essentiels à la compréhension de l'histoire. On va donc se demander en quoi le journal intime est-il un moyen adapté pour raconter son histoire. Pour cela on va d'abord étudier un personnage sans attaches puis on va analyser ce personnage qui écrit son journal intime.

Le personnage principal est une femme de chambre qui a fait de nombreuses places dans sa vie "je suis entré dans de nouvelles places. C'est la douzième en deux ans.", autrement dit, elle n'a pas de lieu personnel, elle n'a pas de résidence attitrée, c'est une femme à caractère nomade. Au moment où l'histoire est racontée, cette femme de chambre vient de rentrer dans une nouvelle place, qui est située en Normandie, au Mesnil-Roy. On apprends également que c'est une femme à caractère fort, elle est franche et n'emploie aucune "réticence" dans ces propos. On peut remarquer qu'elle dit ce qu'elle pense car elle commence à juger et à critiquer sa future maitresse de maison alors qu'elle ne l'a encore jamais vu, "elles révèlent un caractère tatillon et méticuleux... Ah ! Il lui en faut des explications et des commentaires, et des pourquoi, et des parce que..." Mais cette dame, malgré son métier de femme de chambre et ses faibles revenus, n'en demeure pas moins coquette pour autant, c'est elle même qui le dit "Moi qui ne suis pas très riche, j'ai plus de coqueterie". C'est une femme qui a déjà fait des place