Commentaire littéraire de la pièce de théâtre Pelléas et Mélisande (Acte IV, scène 4)
Une scène lyrique : expression d'un sentiment amoureux réciproque ; discours exalté et euphorique de Pelléas => expression d'un bonheur amoureux
Mais aussi une tension dramatique assez vive : scène d'adieu ; réserve de Mélisande traduisant une certaine inquiétude ; absence de fluidité dans la communication => malaise, tristesse
On pouvait développer deux axes de lecture permettant de définir cette scène :
1) Un discours amoureux sous le signe de la passion et de la poésie
2) l'expression d'un bonheur inquiet, le sentiment d'une menace diffuse
Éléments du texte que l'on pouvait analyser pour développer l'axe 1 : un double aveu amoureux : le baiser de Pelléas, indiqué dans la didascalie, se substitue à la déclaration du « je t'aime » qui aurait dû terminer sa phrase. Ce baiser fougueux montre l'intensité de ses sentiments l'aveu de Mélisande (« je t'aime aussi »), qui affirme elle aussi la force de cet amour né comme un coup de foudre : « Depuis toujours... Depuis que je t'ai vu... » la métaphore employée par Pelléas pour désigner ce double aveu : « On a brisé la glace avec des fers rougis » souligne encore l'intensité de leurs sentiments : l'aveu prend toute la violence de cette rencontre de l'eau et de feu et suggère la libération d'un sentiment longtemps retenu l'atmosphère nocturne : les amants sont comme Roméo et Juliette enveloppés par la nuit, ce qui renforce leur intimité (« Je suis plus près de toi dans l'obscurité » dit Mélisande) et la sensualité de la scène. En effet ils ne se voient pas, ce qui donne plus d'importance aux sensations sonores : « ta voix ! Ta voix... » s'exclame Pelléas, pour qui cette voix devient baiser, caresse : « On dirait de l'eau pure sur mes lèvres... On dirait de l'eau pure sur mes mains ». le discours lyrique de Pelléas syntaxe expressive montrant son émotion : beaucoup d'exclamations (« Oh ! Qu'as-tu dit, Mélisande ! […] Oh ! Comme tu dis cela