Commentaire - mediatation grisâtre - jules laforgue
Laforgue a tout d’un poète maudit dont sa vie courte et intense commence à Montevideo en 1860 et finit à 27 ans à cause d’une phtisie. Il aura par contre le temps de publier plusieurs travaux, et notamment des recueils de poésie dont le plus célèbre reste Complaintes, publié à l’âge de 25 ans en 1885. Il fréquenta d’abord le poète Charles Cros et les milieux « décadentistes », avant de partir en Allemagne. Le poème intitulé « Méditation grisâtre », écrit en 1880, est un sonnet avec rime ABBA qui décrit un Océan déchaîné à travers les yeux d’un poète isolé et perdu sur un îlot face (ou au milieu) de l’Océan. Nous allons nous demander, alors, comment la description que le poète fait de la Mer reflète sa « méditation ». Nous verrons ainsi dans une première partie la description du paysage marins ; puis, dans une seconde partie, dans quelle mesure la description de l’Océan pourrais être une mise en abyme des sentiments du poète ; enfin, dans une dernière partie, l’héritage romantique qui apparaît clairement dans ce sonnet...
Nous allons donc analyser dans un premier lieu l’évocation du paysage marin et sa description. Dès la première strophe, dans le deuxième vers, l’océan est évoqué et personnifié : « Devant l’Océan blême » (vers 2) Il faut aussi remarquer que le mot « océan » commence par une majuscule ce qui nous renvoi à l’écriture des noms propres ; on peut donc supposer que l’écrivain veut lui donner une importance majeur a cet élément primordial du poème. Dans la deuxième strophe, l’océan est évoqué implicitement à travers les vagues qui sont elles mêmes personnifiés : «Crinière échevelée ainsi que des cavales, / Les vagues se tordant arrivent au galop » (vers 5 et 6). A travers ces métaphores et « ces animalisations » l’auteur évoque l’agitation de l’océan et du paysage ; il présente une nature sauvage, et « brutale », voir violente. De plus le ciel est aussi