Commentaire rédigé – Phèdre, aveu à Oenone

L’extrait soumis à notre étude est la scène 3 de l’Acte I de Phèdre, une tragédie classique écrite par Racine et représentée pour la première fois en 1677. Cette pièce a pour sujet la passion dévorante qu’éprouve Phèdre pour son beau-fils Hippolyte, une passion criminelle car incestueuse. La reine lutte de toutes ses forces pour vaincre ces feux destructeurs que Vénus lui a envoyés malgré elle. Ce combat la fait tellement souffrir qu’elle en tombe malade. C’est dans cet état que le spectateur découvre Phèdre au début de la pièce. Thésée, son époux, étant considéré comme mort, elle se décide à avouer à Oenone, sa confidente, ce que jusque- là elle avait caché. Au cours de cet aveu, elle explique l’origine de ses souffrances et tout ce qu’elle a fait pour échapper à cette passion, en vain. Nous nous demanderons en quoi cette tirade montre le poids d’un amour fatal. Pour répondre à cette question, nous expliquerons, dans un premier temps, comment les tourments de l’amour se sont manifestés chez Phèdre, puis dans un deuxième temps, nous montrerons que tous les efforts qu’elle a déployés pour échapper à cette passion fatale se sont soldés par des échecs.

Phèdre manifeste des troubles physiques et moraux, qui témoignent du désordre amoureux qui naît dès le premier regard. Depuis le jour où elle a vu Hippolyte pour la première fois, elle a tout de suite éprouvé pour le jeune homme une passion démesurée, au point qu’elle l’idéalise.

Tout d’abord, elle confie à Oenone les troubles physiques qu’elle a ressentis dès le premier regard. En effet, elle dit : « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ». Nous remarquons dès lors qu’il s’agit bien d’un « coup de foudre » puisqu’elle insiste sur la puissance du regard. Par ailleurs, la succession de couleurs opposées « rougir » et « pâlir » témoigne bien de ses tourments, de toutes les émotions ressenties et qui sont contrastées. Cette antithèse montre d’emblée que Phèdre est