Commentaire sur le controvers de valladolid
Commentaire
Les populations découvertes en 1492 par Christophe Colomb ont-elles une âme ? Aujourd’hui, la réponse paraît bien entendu évidente. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. La Controverse de Valladolid, de Jean-Claude Carrière, jouée par le Théâtre de l’Espoir, nous donne un bon aperçu des discussions qui animaient les intellectuels et hommes d’église espagnols à cette époque-là.
L’intégralité de la pièce consiste en une dispute, une controverse entre deux hommes ayant des avis opposés et des témoignages différents et contradictoires.
Cela peut paraître une débat stérile au premier abord, une discussion ennuyante et répétitive, mais ce n’est pas le cas. Le débat est animé et véhément, mais toujours dans le respect et le sérieux. De part et d’autre d’un cardinal, haut représentant du Pape et dont le but est de mener le débat et modérer les propos, un homme d’église et un théologien s’affrontent verbalement, alignant convictions et témoignages. Cette pièce n’est pas, on l’aura deviné, destinée à émerveiller le spectateur ou à attirer continuellement son attention ; les décors sont similaires du début à la fin de la pièce, les personnages peu nombreux, il n’y a pas de réelle action : à première vue, si l’on n’y prête pas assez attention, le pièce pourrait paraître monotone.
Mais il n’en est rien. Les décors, bien que peu nombreux et inchangés durant la pièce, sont soignés et perfectionnés pour donner une impression de calme et de grandeur ; les costumes sont eux aussi très travaillés, plongeant le spectateur dans l’ambiance du XVIème siècle espagnol et créant une impression de proximité entre les personnages et le public. La qualité des éclairages, dessinant des motifs sur l’arrière-plan, des contrastes, créant une atmosphère particulière, du son, parfaitement intégré à la pièce, est aussi à remarquer. Enfin, la force de cette pièce réside dans la qualité du texte, des paroles des