Commentaire d’un texte de spinoza extrait de l’ethique
Pour l’essentiel des philosophes ayant écrit sur les affects et l’être humain, il semblerait que l’homme occupe un statut avantageux dans la Nature : il commence par se croire maître de sa puissance d’agir, maître de sa détermination ; il se pense indépendant de la Nature, coupé d’elle, seigneur au sein du tout des choses, de l’empire naturel.
L’homme est-il vraiment « un empire dans un empire » ? Est-il réellement dispensé de suivre les lois de la Nature ?
Telle est la principale question que se pose Spinoza dans cet extrait de l’Ethique (son œuvre principale). Pourquoi agirions-nous différemment des autres éléments qui forment le grand tout ?
Spinoza dans une première partie expose l’opinion de ses adversaires philosophiques (ligne 1 à 7) : la manière d’être de l’homme ne dépend pas de la Nature, il est son propre maître. De là, il enchaîne sur les conséquences qu’entraînent chez l’homme cette pensée (lige 8 à 11) : maître de lui –même, il est obligé de chercher les causes de son impuissance à agir dans sa propre nature. Enfin, dans une dernière partie (ligne 12 à 14), Spinoza énonce sa thèse : tout est régit par les lois de la nature divine, sans exception.
Spinoza débute son texte par l’évocation de « Ceux qui ont écrit sur les Affections et la conduite de la vie humaine », pour qui il s’agit de « choses qui sont hors de la Nature ». Nous pouvons, entre autres, penser à Descartes pour qui l’âme détermine les actions humaines. Dans l’esprit de l’auteur de l’Ethique, la substance unique est Dieu, ou Nature (« Deus sive natura ») ; il est le tout des choses, ce que nous appelons plus communément le monde, le réel. Pour les adversaires philosophiques de Spinoza donc, l’homme ne se considère pas comme soumis à « l’ordre de la Nature », il est son propre maître. De ce fait, sa puissance d’agir, sa « détermination », ne dépendent que de lui puisque les affects qui régissent sa manière d’être sont