Commentaire l'ennemi
Ce poème est un sonnet. Charles Baudelaire use souvent de cette forme dans Les Fleurs du Mal avec de multiples variantes quant à la disposition des rimes. Ce sonnet dont les rimes se présentent selon le schéma ABAB-ABAB-CCD-EDE ne respecte pas la disposition des rimes des sonnets classiques notamment pour les quatrains.
" L'ennemi", dans ce poème, c'est le temps, composante majeure du spleen baudelairien. On retrouve cette idée d'angoisse face au temps qui passe dans les poèmes "L'Horloge" et "Le goût du néant". Dans ce texte, le poète décrit l'angoisse consciente du temps qui passe.
I. LES SAISONS D’UNE VIE EN METAPHORE FILEE
Ce poème s'articule autour d'une métaphore filée sur le thème des saisons et du climat, et de leurs effets sur un jardin. Le poète s'implique directement dans cette description. Les saisons en ce jardin sont les étapes de sa vie.
PREMIER QUATRAIN :
LA JEUNESSE COMME UN ETE BOULEVERSE
Le premier quatrain concerne la jeunesse du poète. Elle est comparée à un été bousculé, bouleversé, par des intempéries plus que déplaisantes : "orage" (vers 1) et "le tonnerre et la pluie" (vers 2). Charles Baudelaire en fait un bilan rapide entre les épisodes heureux, ceux des "brillants soleils", (vers 2) et des "fruits vermeils" (vers 4) et les épisodes malheureux, ceux qui tiennent à "un ténébreux orage" (vers 1) ou au "ravage" (vers 3). On note que Charles Baudelaire met en œuvre cette balance entre épisodes heureux et malheureux par des vers à rimes croisées selon le schéma ABAB et non selon le schéma classique ABBA. Il utilise aussi une ponctuation marquée.
Finalement, il conclut d’une manière négative, par une formule d’insistance très restrictive "bien peu" (vers 4) de ce qui lui reste dans le "jardin" de ces jeunes années.
DEUXIEME QUATRAIN :
L’AUTOMNE COMME UN PRESENT DE RESIGNATION
Le deuxième quatrain évoque l'automne. "Voilà que" (vers 5), cela traduit une annonce claire du temps présent, qui est pour