Je te donne ces vers
INTRODUCTION : Ce poème est le trente cinquième poème de la première édition des Fleurs du mal paru en 1857. Il se situe dans la partie « Spleen et idéal » et vient clôturer le cycle consacré à Jeanne Duval, sa maîtresse durant quatorze ans. Le sonnet vient immédiatement après ‘’Le balcon’’, où I’amour est peint sous les couleurs les plus douces et où la rupture avec Jeanne Duval est annoncée. Ce sonnet est isométrique, on y retrouve que des alexandrins, il y a une alternance constante entre les rimes féminines et masculines et on peut ici parler d’un sonnet français car les quatre derniers vers sont construits avec des rimes croisées. Néanmoins ce sonnet n’est pas régulier car on voit que les quatrains ne sont pas sous formes de rimes embrassés. Nous pouvons voir que l’ensemble du poème n’est qu’en fait qu’une seule et longue phrase ce qui est une marque de modernité du poème. Comme à son habitude Baudelaire reprend la forme du sonnet et s’en accommode afin de créer un poème original et moderne. Dans ce poème, Baudelaire a pour thème le pouvoir de la poésie qui permettrait ici de donner l’immortalité à la femme aimée grâce au succès qu’aura l’œuvre dans le temps. C’est un thème qui avait déjà été traité, en particulier par Ronsard dans ‘’Quand vous serez bien vieille…’’. Privé de sa muse, Baudelaire trouve donc une nouvelle source d’inspiration en s’adressant à la Beauté. Nous verrons de quelle manière Baudelaire déconstruit un lieu commun de la poésie amoureuse et trouve l’inspiration dans sa malédiction.
MOUVEMENT 1 : Le don d’immortalité v.1 à 8
MOUVEMENT 2 : Le poète maudit s’adressant à la Beauté v.9 à 14.
Mouvement 1 : Le don d’immortalité
* « Je te donne ces vers » v.1, on voit dès le premier vers qu’il fait don de ce poème, il ne l’écrit non pas pour lui mais pour la femme aimée. En dédiant ces vers à celle qu’il aime, Baudelaire lui confère une vie après la mort. C’est la renommée de l’œuvre et le