Commentaire littéraire bel-ami
C’est justement la relation qu’entretiennent Georges et Madeleine au début de l’extrait : une relation maîtresse enfant : « Oui… oui… C’est très bon… C’est excellent… » (l.19-20). Elle félicite ici son élève qui progresse. Les points de suspension mettent ici en évidence la surprise de Madeleine lorsqu’elle voit les réelles capacités de Georges, comme si elle avait du mal à y croire. Elle donne les ordres, il s’exécute. Elle impose sa volonté à Georges tandis que lui est content d’être soumis, il voit cela comme un privilège tant il met sa femme sur un piédestal : « il l’écoutait avec attention, tout en griffonnant des notes » (l.14). Duroy n’a qu’un rôle utilitaire : il note, elle dicte. Elle fait bien attention à ce que son élève formule bien ses phrases comme nous le montre l’emploi de nombreux signe de ponctuations : « Est-ce bien ça que tu veux dire ? » …afficher plus de contenu…
Elle possède des sources sûres « On m’a apporté des nouvelles graves, tantôt, des nouvelles du Maroc » (l.2-3), des relations prestigieuses « C’est Laroche-Mathieu, le député, le futur ministre, qui me les a données » (l.3-4), des « faits et des chiffres » (l.5), et un plan déjà précis en tête, celui de faire un grand article, « un article à sensation » (l.4). Elle se met à fumer tel un homme pendant que lui prend des notes : « Madeleine s’appuya à la cheminée, et ayant allumée une cigarette, elle raconta ses nouvelles, puis exposa ses idées, et le plan de l’article qu’elle rêvait » (l.13-14). Néanmoins, leur relation va connaître une évolution inattendue. En effet, Georges Duroy parvient à renverser les rôles. Tout d’abord grâce à la chose qui les rapproche le plus : leur métier, leur passion pour la réflexion et la force des mots. On remarque ainsi une véritable complémentarité professionnelle. Duroy