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Introduction
En 1946, décède brutalement Nusch (Maria Benz de son vrai nom), la compagne et muse depuis 17 ans du poète surréaliste français PaulEluard, auteur du célèbre poème résistant Liberté (1942). Cette mort soudaine le plonge dans le désespoir, il publie le recueil Le temps déborde en 1947 pour rendre hommage à Nusch. Notre vie est l'extraitle plus connu. Dans cette élégie de 15 vers, des alexandrins qui ne riment pas, Eluard exprime son deuil de façon particulière : il présente tout d'abord de manière intimiste la mort de Nusch, puis,épanche toute sa souffrance.
I Une approche personnelle de la mort d'un proche
1)Une conversation amoureuse
Dans Notre vie, Eluard semble directement à Nusch, il emploie plusieurs fois lespronoms personnels « tu » (« Notre vie tu l'as faite » v.1) et « nous » (« ce que nous aimions »). De plus, Eluard interpelle sa femme au vers 11 (« Morte visible Nusch »). Le lecteur a l'impressiond'assister à une conversation amoureuse entre les deux personnages. Ce sentiment est accentué par le niveau de langue un peu familier, comme le prouve l'expression « entre en moi comme dans un moulin »(v.5).
2)Une séparation difficile à accepter
Cependant, Eluard a du mal a accepter cette séparation. La mort de Nusch a bouleversé sa vie (« mais la mort a rompu l'équilibre du temps »). On peutremarquer que cette citation se trouve au milieu du poème : cette position indique un basculement. Durant le début du texte, Eluard semble hésiter entre la vie et la mort. Le poème commence par :« Notre vie tu l'as faite » (v.1), ce qui montre qu'il a vécu idéalement avec Nusch. Puis suis : « elle est ensevelie » (v.1), c'est à dire terminée, finie, morte. De même, « Aurore d'une ville un beaumatin de mai / Sur laquelle la terre a refermé son poing » (v.2-3). Eluard commence par rappeler son bonheur, pour mieux insister sur le malheur.
I ) La mort vécue comme une rupture, un basculement
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