Comparez dans leur forme et leurs objectifs les deux débuts d'oeuvre de laclos et frears, les liaisons dangereuses
Dans le roman de Laclos, c’est Cécile de Volanges qui fait l’ouverture. C’est le modèle de la jeune fille juste sortie du couvent, et déjà destinée au mariage. Elle fait dans sa lettre à une amie d’enfance le récit léger et superficiel de sa nouvelle existence. Celle-ci se caractérise par un luxe - meubles précieux, activités artistiques, domesticité...- qui renvoie à la vie des aristocrates au XVIIIème siècle et permet ainsi de contextualiser le récit. Mais c'est aussi l'existence vide d'un être privé de libre-arbitre, et dont l'avenir est déjà dessiner. La forme épistolaire donne au lecteur une inévitable impression de sincérité. Cécile s'épanche, et les sentiments qu'elle exprime acquièrent, par la lettre, la caution de la vérité. Cette lettre traduisant toute la naïveté d'une jeune fille élevée à l'écart du monde, et qui tombera bientôt dans les pièges les plus grossiers, est le moyen pour Laclos de brosser le tableau de la condition féminine à son époque.
Enfin, l'auteur amorce également l'intrigue : l'ingénue Cécile évoque son prochain mariage avec un inconnu. La trame narrative est donc déjà dessinée.
Frears prend le contre-pied de Laclos; à la jeune Cécile, personnage falot, succèdent deux grands maîtres du libertinage, la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont. Si l'époque et le mileu social se devinent aux mêmes indices - domesticité abondante, costumes somptueux, bijoux précieux, appartements luxueux... -, au-delà du